Max Graire : utiliser l’excellence relationnelle de Disney à la pratique du tatouage

mardi 18 novembre 2025

Lorsque Max Graire raconte son passé chez Disney, on comprend vite que son passage dans les coulisses du parc n’a pas seulement laissé des souvenirs. Il lui a offert une véritable manière d’être en relation avec les autres. Et cette culture du service d’excellence continue aujourd’hui de vivre dans son travail de tatoueur au Studio Pixel. L’idée peut surprendre au premier abord mais elle s’impose dès que l’on écoute son récit. Dans un univers où la relation humaine fait autant partie du geste artistique que l’aiguille ou l’encre, le parallèle avec la philosophie Disney devient évident.

Ce texte explore comment la rigueur, les attentions discrètes, le souci du détail et la qualité d’écoute hérités de Disneyland Paris se transforment en un outil précieux pour créer une expérience de tatouage profondément humaine.

Du parc d’attractions au studio de tatouage

Max a passé douze ans dans l’une des entreprises où la relation client est poussée à son niveau maximal. Responsable relation clientèle, puis guide VIP, il raconte que le maître mot était simple Relation d’excellence. C’était une vraie doctrine. On ne disait pas non aux visiteurs. On reformulait, on cherchait d’autres portes d’entrée, on accompagnait. Tout devait être conçu pour que le client sorte avec la sensation d’avoir été accueilli et considéré.

Il raconte par exemple cette règle étrange pour qui n’a jamais travaillé à Disney ne pas utiliser de phrases négatives. Lorsqu’un objet perdu n’était pas retrouvé, il fallait trouver une autre manière de l’expliquer sans employer de négation. Cela peut sembler artificiel mais sur le terrain cela change tout. Les gens ne reçoivent pas une impossibilité, ils reçoivent une alternative.

Une autre image revient souvent chez lui. Celle des deux mains qui présentent un document, un ticket, un plan. C’est une manière de dire je suis là avec toi je fais attention à ce moment. Rien d’imposé, rien de pressé, juste une intention posée entre deux personnes.

Ces réflexes, Max les a gardés. Ils sont simplement sortis de l’environnement Disney pour s’inscrire dans des gestes plus silencieux, plus intimes parfois car l’acte de tatouer touche le corps directement.

Un accueil qui ressemble à un rituel

Quand un client arrive au studio, Max n’est jamais dans l’économie de l’attention. Ce n’est pas de la surjoue, jamais du spectacle, plutôt un sens inné du rythme et du respect. Disney lui a appris que la première impression détermine la qualité de la relation entière. Le tatouage fonctionne de la même manière.

On sent cette influence quand il explique pourquoi il ne prend pas d’acompte. Il dit Je veux que le coup de foudre soit naturel. Pas induit par le fait que la personne a déjà payé quelque chose. Cette phrase pourrait être affichée à l’entrée du studio. Elle raconte tout. Le tatouage est un engagement mutuel. Le client donne sa peau, le tatoueur donne son temps, son énergie, sa sensibilité. Il n’y a rien de pire qu’une obligation masquée dans un moment qui devrait être sincère.

Cette confiance offerte dès le départ place immédiatement la relation sur un terrain plus authentique. Et ce choix est rare. Beaucoup de tatoueurs demandent un acompte pour sécuriser leur temps. Max préfère sécuriser la qualité du lien.

La précision de Disney dans un contexte artisanal

La discipline apprise à Disney se retrouve dans son rapport à l’organisation. Rien n’est laissé au hasard. Max arrive souvent en avance, prépare son espace, vérifie son matériel. Chez Disney, dit-il, tu mettais ton uniforme, tu le rendais propre, tu respectais le décor, tu respectais le rôle. Le tatouage n’a pas d’uniforme mais lui s’en est recréé un. Un tablier, un logo, une manière d’être identifiable, stable, rassurant.

Il y a aussi ces petites attentions inspirées de l’univers du parc. Depuis quelques mois, il offre aux clients un petit pot de beurre de karité. Ce n’est pas grand chose en soi mais c’est un geste qui prolonge la relation. Comme lorsqu’on quittait une attraction avec un badge, un plan ou une carte souvenir. C’est un signe de considération et un rappel discret que la présence du client compte.

L’écoute comme compétence technique

Tatouer demande une concentration extrême. Mais Max explique qu’il n’a jamais adhéré à l’idée d’être le tatoueur silencieux qui fait son travail sans s’occuper de la personne devant lui. À Disney, il apprenait à écouter sincèrement. Pas à retenir tout, mais à être réellement présent quand quelqu’un parle. La nuance est importante.

Pendant un tatouage, chacun arrive avec son histoire. Certains parlent beaucoup. D’autres presque pas. L’écoute doit s’adapter. Dans le podcast, il raconte cette cliente qui répondait par signes de tête uniquement et qui n’osait même pas sourire. Difficile de décoder son degré de satisfaction. Et pourtant, elle était parfaitement heureuse du résultat.

Cette écoute immédiate, sans rétention forcée, est un héritage direct de Disney. Là-bas, dit-il, tu recevais les émotions des gens en continu. Tu devais être solide mais tu devais aussi être souple. Tu devais sentir ce qui se jouait dans leur voix, dans leurs gestes. Certains vivaient un moment incroyable. D’autres vivaient une déception. Le même mécanisme se retrouve dans le tatouage. On accompagne une émotion qui arrive. On apprend à faire attention.

Des gestes qui transmettent une éthique

L’excellence relationnelle Disney vise à créer un enchantement. Pas un enchantement artificiel mais un expérience fluide, invisible, intégré. Le tatouage n’a pas cette vocation mais il a un effet très proche. Quelqu’un sort avec un nouveau tattoo tout frais sur sa peau. Il doit se sentir accompagné, compris, respecté.

C’est pour cela que Max porte attention à tout ce qui peut paraître insignifiant. Le placement du stencil. Le ton de voix. Le rythme de la discussion. La manière de proposer un verre d’eau. La façon d’expliquer la suite sans infantiliser.

Ce sont des micro gestes mais ils définissent la façon dont le client vivra son tatouage dans sa mémoire.

Et cela rejoint cette phrase qu’il ajoute presque en passant pendant le podcast Je veux que les gens repartent en ayant vécu un bon moment. Ce n’est pas seulement une question d’image. C’est une question de respect.

Le tatouage comme lieu de confiance

Finalement, ce que Disney lui a appris, ce n’est pas le sourire obligatoire ni la formule magique. C’est la responsabilité d’être une figure stable dans l’expérience d’un autre. Au studio, cette responsabilité prend une ampleur différente parce qu’il s’agit du corps. Mais la logique reste la même. On crée un espace sécurisé, chaleureux, clair, respectueux. Un espace où la personne se sent considérée dans toute sa singularité.

Et c’est peut-être là que réside le point de rencontre entre Disney et le tatouage le souci de l’humain. Le geste qui dit je tiens à ce moment que nous partageons. Le détail qui change la manière dont on vit une expérience. L’attention qui laisse une trace. Pas seulement sur la peau, mais dans la relation.

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